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PPOV: Création variétale et les fruits de la recherche

Une large partie de la population ivoirienne tire ses revenus de l’agriculture qui demeure le pilier du développement économique, social et culturel du pays. Né de la fusion de plusieurs instituts de recherche agronomique spécialisés en Avril 1998 dont, l’Institut des savanes (IDESSA), l’Institut des forêts (IDEFOR) et le Centre ivoirien de recherche technologique (CIRT) ; la Côte d’Ivoire s’est dotée, d’un dispositif de recherche scientifique à travers le CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE AGRONOMIQUE (CNRA). Il a pour but d’accroître durablement la production et la productivité dans les domaines agricoles et agro-industriels par la mise en œuvre de la politique nationale en matière de recherche agronomique et de meilleure coordination des activités. En lien avec les objectifs de développement du pays, le centre de recherche s’est engagé pour la réalisation de la sécurité alimentaire et la création de richesse en Côte d’Ivoire, avec pour objectifs stratégiques d’assurer la production et la disponibilité de technologies de bonne qualité, et la valorisation de son patrimoine scientifique et technique.

Missions

Les missions du CNRA dérivent des objectifs de l’Etat de Côte d’Ivoire inscrits dans le plan directeur du développement agricole 1992-2015.  Sur le plan de la production végétal, il s’agit de :

  • Initier et exécuter des recherches en vue d’assurer entre autres :
  • L’amélioration des cultures destinées à l’exportation, l’amélioration de la productivité des cultures vivrières indispensables à la sécurité alimentaire et susceptibles, à terme, de faire reculer la pauvreté de façon significative ;
  • La promotion et le développement de nouveaux produits exportables,
  • La dynamisation de la recherche technologique, notamment la conservation, la transformation des produits agricoles et l’adaptation de la petite technologie en milieu rural.

Mobiliser autour de la recherche agronomique nationale, sur le plan financier comme sur le plan technique, les partenaires privés incluant les OPA et l’Etat, afin de garantir et pérenniser ses ressources financières et les compétences pour l’exécution des activités

Doter les services de la recherche agronomique d’une capacité de décision, de moyens humains, matériels et financiers en rapport avec la demande ;

Apporter un appui aux groupes sociaux les plus vulnérables (femmes, petits exploitants, jeunes déscolarisés, etc.) par la formation technique et professionnelle aux métiers de la terre dans les centres de recherche et de production spécialisés.

Activité

Sur la base d’un processus participatif, le CNRA exécute 20 programmes de recherche que sont :

  • Au niveau des cultures d’exportation : 8 programmes : cacao ; café et cola ; palmier à huile ; cocotier ; hévéa ; coton et autres fibres textiles ; canne à sucre ; arboriculture fruitière.
  • Au niveau des cultures vivrières : 5 programmes: riz ; maïs, mil, sorgho ; plantes à racines et tubercules ; cultures maraîchères et protéagineuses ; plantain-bananes-ananas.
  • Au niveau des productions animales : 2 programmes : Production de l’élevage ; Pêche et aquaculture continentales
  • Au niveau des systèmes agraires et développement durable : 2 programmes : Systèmes agraires et développement durable ; Forêt et environnement
  • Au niveau des technologies et laboratoires centraux : 3 programmes : Gestion durable des sols et maîtrise de l’eau ; Biotechnologies ; Conservation et transformation des produits agricoles et du bois

 

De la création variétale à la production de semences/plants/boutures,

La recherche agricole au CNRA a contribué à la création et à la promotion avec les partenaires au développement, de plusieurs variétés de cultures annuelles vivrières et de cultures pérennes.

L’amélioration variétale bien que confrontée à d’énormes problèmes de moyens a permis de                   développer plusieurs variétés performantes décrites dans un répertoire variétal des cultures vivrières dont le riz, le maïs, le plantain, l’igname et le manioc en 2017, 2018 et 2019.

La liste des nouvelles variétés de cultures annuelles vivrières dont les semences et plants ont été mis sur le marché en 2018, 2019 et 2020 répertorie le riz, le maïs, le manioc, l’aubergine, le piment, la tomate, le gombo et le soja.

La liste des nouvelles variétés de cultures pérennes dont les semences et plants ont été mis sur le marché en 2018, 2019 et 2020 font état du palmier à huile, du cocotier, du cacaoyer, du caféier, de l’anacarde et de l’hévéa.

De la création variétale à la valorisation.

Dans le cas spécifique de la valorisation du matériel génétique, le CNRA met à disposition les variétés améliorées à travers les semences et plants de qualité. Le mode de cession des semences est fonction du niveau d’organisation des filières.

Dans le cas des filières organisées, le transfert des technologies se fait entre le CNRA et les Filières autonomes qui cotisent au Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA). Il s’agit des filières cacao, palmier à huile et coton.

Dans le cas des filières non encore organisées, le transfert des technologies se fait directement entre le CNRA, les services de vulgarisations (ANADER ; ONG) ou des Groupements d’agriculteurs ; coopératives, agriculteurs individuels ; opérateurs privés ou à travers des plateformes d’innovation. Le transfert des technologies se fait également à travers des contrats et projets dont les fonds sont gérés par le FIRCA. Il s’agit des filière manioc, maïs et riz.

De la création variétale à la protection des OV.

Le CNRA a mis en place une charte de propriété intellectuelle qui propose entre autres une stratégie de valorisation des obtentions végétales à travers les filières, les producteurs et agro-industries. Mais force est de constater que la plupart des variétés mises au point par la structure ne sont pas protégées et donc ne sont pas économiquement profitables pour le CNRA et les chercheurs confrontés à une baisse des fonds dédiés à la création variétale. Pour encourager la créativité et l’investissement dans les mécanismes d’obtention publics et privés, L’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) propose à travers ses pays membres, la mise en œuvre du système de protection des obtentions végétales de l’Union internationale pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV). Ce système fournit aux obtenteurs le cadre juridique et la structure administrative nécessaires au contrôle de la reproduction de leurs variétés et, par conséquent, à la récupération de leur investissement. Afin de contrôler la Distinction-Homogénéité-Stabilité (DHS), critères nécessaires à la protection des obtentions végétales,  l’OAPI soutient l’accréditation de centres de recherche dont le CNRA, comme centre d’examen technique DHS.

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