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Création variétale et système semencier au Cameroun

L’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD)  est un établissement public à caractère scientifique et technique ayant pour mission de répondre durablement aux préoccupations des acteurs du secteur agropastoral (éleveurs, agriculteurs, transformateurs des produits agricoles, forestiers, distributeurs, etc.) au Cameroun. Allons à la découverte de l’IRAD qui entend faire du Cameroun un vivier qui offre, de manière durable et soutenue, une sécurité et autosuffisance alimentaires aux populations ; devenant ainsi un institut de référence dans le monde en général et en Afrique en particulier.

Des actions diffusées à travers le pays

Comme pour la plupart des instituts de recherche publiques, l’IRAD mène un certain nombre d’activités à travers des projets et programmes implémentés au sein du pays. C’est ainsi qu’entre production et distribution de plants et semences aux paysans sur l’ensemble du territoire camerounais, il est mis en place des mécanismes de suivi de leurs plantations afin de les accompagner à développer de manière durable leur agriculture.

C’est le cas par exemple des plants d’anacardier qui sont distribués aux producteurs des régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême Nord. Ou encore, des semences de base des variétés améliorées des spéculations prioritaires telles que le maïs, le riz, le sorgho, le soja, le manioc, L’igname, la patate douce, le plantain, le haricot, le niébé et la pomme de terre pour les populations des 10 régions du pays.

L’écosystème riche et diversifié du pays offre aux chercheurs de l’institut, l’opportunité d’accéder à des collections vivantes d’espèces végétales à caractère thérapeutique ou préventif qui sont ensuite mises en place dans les différentes zones agroécologiques.

Quant au  renforcement de la recherche, il constitue un autre impératif de réalisation orienté d’une part, sur  l’amélioration de la productivité, la durabilité et de la compétitivité des cultures vivrières dans les différents bassins de production ; et d’autre part, sur la conservation et gestion de la biodiversité à travers l’exécution de recherche sur la production des semences forestières améliorées ainsi que la reconstitution des peuplements naturels de bois et de produits forestiers non ligneux .

L’IRAD œuvre également a améliorer  la productivité et la compétitivité des filières de certaines cultures de rente, singulièrement le cacao, le palmier à huile, l’hévéa, le café, le bananier, l’ananas et le coton pour une meilleur ouverture sur le marché international tout en travaillant à  la sécurisation du patrimoine de la recherche à travers le maintien en vigueur des certifications d’obtention végétal.

Le développement des compétences n’est pas en reste avec à la clé, le renforcement des capacités du personnel et l’encadrement des jeunes chercheurs et étudiants des Universités et Grandes écoles de formation professionnelle du pays.

De la sélection aux produits issus de la recherche;

De nombreux résultats et acquis ont été réalisés par les chercheurs de l’Institut de Nkolbisson (Yaoundé) ces dernières années.

En ce qui concerne des Cultures pérennes, il y a entre autres :

  • La sélection et diffusion de 14 variétés hybrides de Palmier à huile ;
  • Une collection de plus de 200 variétés de plantes stimulantes (cacao, café, thé) issue des sélections locales et collaborations internationales ;
  • Une collection de plus de 17 clones d’hévéa ; et
  • Un riche germoplasme d’agrumes et fruitiers divers (citrus, ananas, manguier, avocatiers, papayer, goyavier, safoutiers…).

En termes de Cultures annuelles, il y a, entre autres :

  • Près de 70 variétés de céréales : riz, maïs (hybrides et composites), sorgho, mil, … ;
  • 7 variétés de coton ;
  • Plus de 60 variétés de légumineuses à graines : soja, arachide, haricot, niébé ;
  • 11 variétés de bananier plantain et 4 bananiers dessert ;
  • Plus de 100 clones de tubercules en collection : igname, taro, macabo, patate douce ;
  • Une collection de plus 120 variétés de manioc ;
  • 15 variétés de pomme de terre.

Au point de vue de la Biodiversité, Forêt et Environnement, il y a, entre autres :

  • La production de 43 volumes de flore, soit 5 à caractères national et régional et plus de 66 000 spécimens d’herbier introduit dans la base de données ;
  • Une collection de 70 000 spécimens comprenant 239 familles, 1950 genres et environ 8000 espèces de plantes ;
  • 120 types nomenclaturaux, 800 Cals de bois en Xylothèque, 500 fruits en Carpothèque, 100 fleurs en Anthothèque, 1200 lames montées de grains de pollen en Palynothèque ;
  • 1002 spécimens consultables sur Internet (JSTOR)
  • L’identification d’environ 800 espèces de plantes endémiques et 500 espèces strictement endémiques du Cameroun ;
  • 1000 types nomenclaturaux dont 150 sont déposés à l’Herbier national, les autres étant dans divers Herbiers internationaux ;
  • I ’identification de 150 espèces de légumes traditionnels, avec une vingtaine reconnue régulièrement consommées par les populations locales ;
  • 346 espèces nouvelles à la science découvertes au Cameroun entre 1968 et 2006 dont certaines d’importance médicinale tels qu’Ancistrocladus korupensis (contre le VIH-SIDA), ou économique comme Coffea charrieriana, le seul caféier au monde à graines naturellement sans caféine ;
  • La disposition d’un Laboratoire d’analyse des sols, plantes, engrais, air et eau certifié à la norme ISO 17025-2005 depuis 2012 ;
  • L’identification d’environ 300 espèces de fruits sauvages ;
  • 300 espèces d’arbres de forêts humides potentiellement utilisables comme bois d’œuvre.

De la protection des nouvelles variétés végétales à leur valorisation;

Les enjeux de protection sont d’une portée majeure pour les Etats membres de l’OAPI et avoir une culture de la propriété intellectuelle à inculquer dans l’esprit des chercheurs est d’une importance avérée. Le projet PPOV vient à point nommé pour contribuer à booster le potentiel agricole de l’Etat camerounais. L’IRAD a ainsi participé à plusieurs formations  et séminaires régionaux  pour la promotion des obtentions végétales dans le cadre du projet PPOV et  fait partie des centres agréés par l’OAPI pour la réalisation des examens techniques des nouvelles variétés végétales.

 Pour remplir de manière efficace sa mission de centre d’examen technique, l’IRAD met un accent particulier sur le  renforcement des capacités de son personnel,  la consolidation son expertise  en terme de gestion des banques de gènes (conception, installation) et  d’examen technique de nouvelles variété ; et sur la collaboration avec d’autres centre d’examen plus expérimentés.

 Avec l’appui salutaire des partenaires au développement, l’IRAD entend résorber durablement à l’insécurité alimentaire au Cameroun et  s’attèle à œuvrer à la valorisation des résultats de la recherche par l’élaboration de stratégies qui contribueront à multiplier son portefeuille de titres de propriété industrielle.

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